mardi 10 janvier 2012

Notice



Ceci se veut un ardu résumé des lectures que j'ai entreprises sur la Wicca. Je tenterai de me conformer aux attentes que vous, lecteurs, pourriez avoir en lisant ce ''Manuel''. Je tenterai de citer mes sources le plus souvent possible, cependant certains faits étant conventionnés par les adeptes de la Wicca je ne perdrai pas mon temps à citer tout un chacun...après tout, c'est moi qui compile toutes ces informations.

CHapitre 1
On va essayer de faire cela simple...
Historique

Toutes sorcières ou Wiccanes qui se respectent se doivent de connaître leurs racines, le comment et le pourquoi des persécutions qu'elles ont subies et le quand et où la ''renaissance'' a eu lieu.. Plusieurs livres furent écrits sur l'histoire de la sorcellerie certains étant loin d'être impartiaux et d'autres peu détaillés. Raymond Buckland, dans son Complete book of Witchcraft , trace de façon épurée les grandes lignes de notre histoire. Il cite entre autre Dr. Margaret Murray qui a su retracer l'origine de l'Ancienne Religion à l'ère paléolithique, 25 000 ans plus tôt et relier cela aux religions pratiquées en Europe de l'ouest des siècles avant la christianisme.

Il y a 25 000 ans, les hommes et les femmes devaient compter sur la chasse pour survivre. De leur succès à la chasse dépendait leur nourriture, les peaux pour se tenir au chaud tant pour les vêtements que pour leurs abris et des os pour façonner leurs outils et leurs armes. En ces temps, les hommes et les femmes croyaient en plusieurs dieux et respectaient les rafales de vent, les orages électriques, les grandes marées, en faisant de chacun une divinité. C'est ce qu'on appelle l'animisme*. Un dieu contrôle le vent, un autre la pluie, un autre la neige...mais le plus important. celui qui gouverne par dessus tous...le Dieu de la chasse.

La plupart des animaux qui étaient chassés portaient des cornes, alors quoi de plus normal que de représenter le Dieu de la Chasse avec un panache. Ce qui s'approche de la forme élémentaire de la magye, c'est-à-dire, la magye sympathique*. Elle s'est probablement matérialisée le jour où un homme des cavernes s'est mis une peau d'animal sur le dos, s'est masqué et a joué le rôle du Dieu dirigeant l'attaque. Il y a encore certaines grottes où ces rituels y sont peints. C'est intéressant de voir comment ces rituels de magye sympathique ont perduré à travers le temps que ce soit dans les tribus amérindiennes ou africaines il n'y a même pas 100 ans de cela..

Avec ce Dieu de la chasse, il y avait une Déesse...qui est venu en premier, ou peut-être ont-ils évolué ensemble nul ne peut le dire avec précision. S'il y avait des animaux à tuer, c'est parce qu'il y avait une fertilité sous-jacente. Si la tribu voulait survivre, il devait y avoir des naissances pour combler le haut taux de mortalité. Encore la magye sympathique fut utilisée: des modèles d'argile représentant d'animaux en accouplement accompagnait les couples qui copulait.

Il y a quelques représentations de cette Déesse de la fertilité, mais sa représentation la plus connue est probablement celle de la Vénus de Willendorf.


Comme vous pouvez le constater ses attributs étaient très exagérés. Les autres représentations avaient ces caractéristiques également c'est-à-dire une poitrine pandouillante et volumineuse, un large derrière, un ventre mollasse_peut-être en gestation et un appareil génital proéminent. Invariablement il y avait lacune dans l'identification...souvent sans visage et les bras et les jambes très secondairement représentés. La femme était la gardienne des enfants, celle qui portait, nourrissait, prenait soin. De façon plus large on déshumanisait la Déesse pour y voir au sens large la plénitude pour les humains: la Grande Providence, Mère Nature et Mère-Terre.
Avec le développement de l'agriculture et l'importance qu'on lui accorda, certains élevèrent la Déesse et lui donna plus d'importance. Elle veillait maintenant sur la fertilité des champs, autant que celle des humains et des animaux.. Tout naturellement on en vint à séparer l'année en deux parties. La Déesse qui veillait sur les périodes propices aux semences et aux récoltes, et le Dieu sur l'époque de la chasse lorsque les récoltes se sont terminées et que l'hiver s'installe.

Ainsi les femmes et les hommes ont évolué, ce qui amena la religion à en faire autant. Ces personnes voyagèrent et amenèrent avec elles leurs dieux. Déesse et Dieu à la base qui furent renommés selon les régions. Malgré tout ils demeurent les mêmes déités.
Cerunnos, Dieu de la Chasse


Cerunnos, nommé le Dieu-Cornu devint au nord Cerné et dans d'autres contrées Herné.

Les hommes et les femmes apprirent beaucoup....faire pousser leur nourriture, mais le plus important comment la conserver. C'est alors que la chasse pris une importance moindre. Le Dieu changea un peu sa vocation. De Dieu de la chasse il devint le Dieu de la nature en général, le Dieu de la Mort ou de ce qui-gît dans l'attente. La Déesse conserva son rôle de protectrice des récoltes, de la naissance et de la renaissance pour ceux et celles qui ont développer une croyance de la vie après la mort. Les rituels funèbres de 18 000 ans av. n.è sont de bons exemples de ce concept. On habillait les défunts, les couvraient d'objets...bref comme dans les tombes égyptiennes.

Avec le développement des rituels de fécondité, de mort, de naissance, de la chasse, des saisons, vint par nécessité un ''clergé''. Des prêtres et des prêtresses appelés par la populace: les sages (The wise one) ou Wicca. Ils étaient les leaders lors des rituels, mais possédaient aussi les sciences des herbes, de la magye, de la divination, de la médecine, de la justice. Ils avaient pour but d'intercéder entre les dieux et la plèbe et dans les festivals ils incarnaient les dieux eux-mêmes.

Le Christianisme est une religion artificielle (man-made) en ce sens qu'elle n'a pas évoluée de façon graduelle et naturelle sur des milliers d'années comme l'Ancienne-Religion le fît. Elle était encore très présente durant le premier millénaire du Christianisme. Bien sûr des conversions de masse furent tentées. Le Pape Grégoire le Grand (540-604) entreprit la conversion des barbares. Il fit ériger des églises sur le site des temples païens, saccagea les idoles et les aspergea d'eau bénite pour les dédier à la nouvelle religion. Grégoire a réussi à large échelle, cependant les artisans travaillant sur ces sites ont tout de même laisser des traces de l'Ancienne-religion que ce soit dans les ornements gravés sur le bois ou dans la pierre. On s'entend qu'une rivalité entre Wiccans, Païens et Chrétiens a tôt fait de se manifester. Il est dit fréquemment que les dieux de l'Ancienne Religion deviennent les démons de la nouvelle. C'était certainement le cas ici. Il va s'en dire que le Dieu de l'Ancienne Religion, cornu de surcroît, devait personnalisé le Diable dans le Christianisme. Manifestement l'Église en a conclu que les adeptes païens étaient des Adorateurs du démon. Peu importait que les gens soient bons, heureux, moraux et éthiques au delà même que ce que pouvaient être les Chrétiens. Ils devaient être convertis un point c'est tout. Aucun accommodement raisonnable ne pouvait exister.
Le Diable est une pure invention des Chrétiens, de fait il n'en est fait mention nulle part dans l'Ancien Testament. On doit se rappeler que de diviser en bien ou en mal, noir ou blanc, est associé à des civilisations dites plus évoluées, alors que l'Ancienne Religion voyait davantage la divinité dans son humanité avec ses bons côtés autant que ses mauvais. C'est l'idée du tout parfait plus beau qui devait avoir absolument un antagoniste 100% mauvais ; toutes choses doit avoir son opposé. Alors que le Christianisme gagnait en force, l'Ancienne Religion perdait du terrain. Tous les Non-Chrétiens furent nommés des Païens ou des Hérétiques.
Un vieux rituel de fertilité pour les champs consistait à danser avec des balais et des fourches sous la lueur de la pleine lune enfourchant les manches comme s'il s'agissait de chevaux et de sauter aussi haut que l'on voulait que les plantations poussent. Il n'en fallut pas moins pour partir la rumeur que les sorcières volaient sur leur balai en adoration pour le diable et pour nuire aux récoltes.

C'est aux alentours de 1486 que deux infâmes moines, Henrich Institoris Kramer et Jakob Sprenger produisirent leur incroyable concoction d'anti-sorcellerie...Le Malleus Maleficarum: le marteau des Sorcières Ce livre explique en détail comment traîner en justice une sorcière et cela de la suspicion, jusqu'à la façon de leur faire avouer leur partenariat diabolique et de leur châtiment. Lorsque ce manuel fut produit pour approbation à la Faculté de Théologie de l'Université de Cologne, la majorité des professeurs refusèrent de donner leur aval. Kramer et Sprenger, sans se laisser démonter, contrefîrent l'autorisation de publication...fraude qui ne fut révélée qu'en 1898. C'est donc une hystérie collective qu'enflamma c'est deux moineaux dans tous les coins de l'Europe et cette folie de ''chasse aux sorcières'' perdura pendant 300 ans. L'humanité devint malade. Il suffisait parfois de voir une ou deux sorcières dans un village pour que celui-ci en entier fut raser.
En 1586, l'archevêque de Treves déclara que les Wiccans locaux étaient responsables du terrible hiver qui était survenu...à force de torture, une ''confession'' discutable fut obtenue ce qui entraîna la mort de 120 personnes, brûlées vives sous l'accusation farfelue d'avoir: Interférer avec les éléments. Une estimation grossière du nombre de personnes brûlées, pendues, torturées à mort, accusées de sorcellerie: 9 millions!!! On s'entend que ce nombre ne comprend pas seulement des adeptes de la Wicca, mais aussi une vieille voisine détestable qui fait peur aux enfants, un étranger nouvellement arrivé, bref certaines fut victimes de règlements de compte et accusées à tort.
Est-ce que les sorcières forniquaient avec le Diable??? Supposons qu'il nous soit interdit de prendre plaisir à l'acte sexuel...que celui-ci est illégal le mercredi, le vendredi, le dimanche, quarante jours avant Noël, même chose pour Pâques...minimum trois jours avant la communion et aucun rapport durant une grossesse et quarante jours après un accouchement. En d'autres mots, ce que je veux dire, c'est qu'il reste 2 mois dans l'année où un homme peut baiser sa femme et '''Attention''' sans éprouver le moindre plaisir!!! Les Païens vivaient dans la joie, savourant autant les beautés de la Nature que celle de l'humain. Y'a de quoi faire des jaloux...des jaloux frustrés. Ce qui donna naissance au Satanisme. Toute répression a le pouvoir d'engendrer une rébellion.
Le Satanisme...parodie que les Chrétiens ont faite de leur propre religion, une moquerie. Satan dédaignait l'autorité. Rapidement l'Église s'en est rendue compte. Le satanisme était anti-christianisme, la sorcellerie était anti-christianisme...alors dans un syllogisme logique la sorcellerie était satanique.
En 1604 le Roi James I a prononcé son Acte contre la sorcellerie, mais celui-ci fut abrogé en 1736. Il fut remplacé par celui qui disait que quiconque disant avoir des capacités surnaturelles pouvaient être accusé de fraude (ex. lecture de tarot, radiesthésie, clairvoyance). Ceux qui survécurent à l'inquisition se terrèrent dans le milieu underground, vivant cachés en petits groupes ou Coven* et même au sein d'une même famille se passant les connaissances de générations en générations. L'Ancienne Religion resta vivante, affaiblie, mais vivante.
Ce n'est qu'aux alentours de 1920 que l'on vit poindre un peu de littérature sur l'Ancienne Religion, des écrits sans les opinions biaisées de l'Église. Et c'est en Angleterre, en 1951, que la dernière loi contre la sorcellerie fut abrogée. C'est ce qui donna le courage aux Wiccans de sortir de leur placard ce que fit Gerald Gardner : '' La sorcellerie était une religion, en fait, elle continue de l'être. Je le sais car j'en suis''. Il a eu le courage de s'afficher et à mesure qu'il parlait ouvertement, lui qui avait l'impression que le ''Witchcraft'' déclinait sous un respirateur artificiel, il se mit à entendre des rumeurs d'autres covens, plus nombreux qu'il le pensait. Dans un élan d'enthousiasme il a voulu révéler leur existence et leurs traditions au Monde, mais ceux-ci s'y opposèrent par peur. Ce n'est pas parce que les persécutions avaient cessées qu'elles ne pourraient pas recommencer. Pendant un temps Gerald Gardner fut l'unique voix de la Wicca, le père de la Wicca moderne. Il créa sa propre tradition, la tradition Gardnérienne et cela en s'inspirant des rituels de son coven et de l'origine anglo-celte de celui-ci.

En Amérique ce fut Raymond Buckland, initié par une prêtresse de tradition Gardnérienne, qui propulsa la Wicca. Et au fur et à mesure, d'autres groupes firent surface...on découvrît plusieurs traditions que je ne détaillerai pas: Celtiques en plusieurs variations, Saxonnes, Alexandrienne, Druidiques, Algard, Norroise, Irlandaise, Écossaise, Sicilienne, Huna, etc. Bref différents sont-ils autant qu'unique, aussi chaque personne a le pouvoir de créer sa propre tradition que ce soit en groupe aussi que de sa pratique individuelle. Avec un nombre incommensurable de voies à suivre quiconque est certain d'y trouver son chemin et d'être confortable dans son choix de vivre sa spiritualité. Une religion qui timidement prenait vie sur les murs des cavernes de la préhistoire, devint à ce jour une religion reconnue légalement et mondialement.
Aujourd'hui il est commun en Amérique ( Aux É-U et au Canada anglais) de croiser des festivals Wiccans et des séminaires. Des cours de sorcellerie sont enseignés dans les collèges américains, des sorcières ont des émissions de radio, de télévision, écrivent des articles dans les journaux et les revues. Même l'armée américaine a légalement reconnu le pentacle* comme symbole d'une religion. La sorcellerie a eu une place dans le passé et aura certainement sa place dans le futur.

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